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When the Lights Go Out
24 octobre 2006

Sacha Baron Cohen

Ce nom ne vous dit rien et pourtant vous ne connaissez que lui. Vous vous demandiez déjà qui était ce faux rappeur/DJ après l'avoir aperçu dans le clip "Music" de Madonna, en 2000. Et maintenant qu'on ne parle que de ce journaliste kazakh qui aurait fait une virée aux Etats-Unis pour promouvoir son pays, vous vous dîtes qu'il y a comme un truc...

SBC

Comment cet ancien militant du Habonim Dror (mouvement de gauche qui oeuvre entre autres pour la paix entre Israéliens et Palestiniens), qui a fait sa thèse à Cambridge sur les activistes des droits civiques aux Etats-Unis dans les années '60 et les liens qui unissaient les communautés juives et noires, et qui a passé un an dans un kibboutz en Israël pour mettre en pratique ses idées socialistes a pu se transformer en ces immondes personnages que sont Bruno, le fashion policier autrichien, Ali G le DJ et Borat le journaliste kazakh ?

Tout commence à Cambridge, où il poursuit des études d'histoire, mais fait surtout partie de la prestigieuse troupe de théâtre Cambridge Footlights ; il commence par jouer au théâtre et fini à la télévision, sur Paramount Comedy Channel, où il joue des sketches de quelques minutes.

C'est là qu'il va créer et développer ses personnages : Ali G, le rappeur blanc qui se prend pour un Jamaïcain et qui interviewe les hommes politiques et les peoples de manière irrévérencieuse, ou encore Borat, le journaliste sexiste et antisémite.

La force de Sacha Baron Cohen, c'est qu'il ne s'arrête jamais. Là où n'importe quel acteur retrouve son vrai "moi" en quittant les plateaux, lui assume ses rôles entièrement, jusqu'à déranger (parfois jusqu'à la nausée).

CANAL -

J'ai râté l'apparition du forcené dans Le Grand Journal, donc je n'ai pas pu constater de visu le malaise qu'il a créé, mais d'imaginer qu'il a fallu que Denisot rappelle toutes les cinq minutes que c'était un sketch démontre à quel point les artistes se font de plus en plus rares, de nos jours. Canal plus n'est plus, c'est officiel. Dommage pour la télévision française.

Quand un mec comme Joey Starr sort dans une interview que Sarkozy ferait mieux de tenir sa femme et alors il tiendra la France, il n'y a personne qui bronche. Quant Arno Klarsfeld dit que tous les Palestiniens sont des terroristes, on écoute en bâillant, sans réagir.

Mais quand un personnage comme Borat déboule dans une émission et refuse de parler à une journaliste parce que chez lui, les femmes doivent se tenir à dix mètres derrière leur mari, ou qu'il offre fièrement des poils pubiens au présentateur ou encore qu'il explique qu'il faut éliminer les Juifs parce qu'ils sont responsables du 11 septembre, alors là, c'est l'émoi, il faut expliquer au télespectateur que c'est pour "rire".

Qu'on aime ou qu'on déteste les personnages incarnés par Sacha Baron Cohen (personnellement, je les déteste), on ne peut que saluer le brio et la force qu'il déploie pour s'imposer de telle manière à nos media formatés. Il a cette force de caractère que seuls ont les hommes et femmes politiques, qui en imposent et qui arrivent à imposer leur point de vue, leur message, sans être contredits ou peu, pour la forme.

Man on the Moon

Alors bien sûr, il n'y a aucun message pour l'instant chez Sacha Baron Cohen mais la démarche artistique rappelle étrangement celle d'un certain Andy Kaufman, qui avait une haine viscérale pour la télévision, pour les sit-coms et qui refusait d'être pris pour un comique car il se considérait un artiste à part entière. En son temps (les années '70), il avait créé une galerie de personnages plus dérangeants les uns que les autres et tout le monde se faisait avoir par ses "coups" (il en était bien souvent la première des victimes, d'ailleurs, puisque toutes les portes se sont refermées devant lui).

Sacha Baron Cohen nous réserve bien des surprises et, au vu de son curriculum, quant à moi, je suis rassuré. Je ne sais pas si j'irai voir BORAT : Cultural Learning of America for Make Benefit of Glorious Nation of Kazakhstan, qui sort le 15 novembre en France, mais je sais que de tout temps nous avons eu besoin de clowns et que celui-ci vaut vraiment le détour, malgré le dégoût que peuvent inspirer ses différents personnages.

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Commentaires
W
Je l'ai vu l'émission en question, et j'avoue qu'il excelle dans l'art de déranger. Son film a l'air bien polémique, mais finalement il soulève de graves problèmes derrière une caricature et une personnalité forte. C'est dérangeant, c'est clair, et c'est le but. <br /> Pas plus mal si y'a des gens comme ça..
M
Et bien,je ne connais pas Sasha Baron Cohen,j'en ai juste entendu parler.Pas suffisant!<br /> J'essaierai donc,d'aller voir "Borat",si la vie ,qui n'est pas un long fleuve tranquille me le permet!!!<br /> Merci pour votre blog,qui donne envie de voir et d'écouter autre chose.Meme si pour "écouter",je suis plutot Férré,flamenco,rap et ..Férré!!<br /> Amicalement.joelle
K
Alors là j'avoue que (comme peut être d'autres), je m'étais fait mon idée sur ce type, que aprés tout je ne connais pas. Il est tellement fort que je n'aurai jamais deviné qu'il est aussi séduisant. Juste pour de rire aller le voir et se faire enfin son opinion (trouver le film avec Ali G pour parfaire la culture). <br /> Merci pour cette découverte !! <br /> Pour les amateurs première a fait un numéro anniv (rien que la couv est collector) avec un papier sur le bonhomme.<br /> <br /> Allez mon gars au boulot pour d'autres infos
L
Man on the moon, ça c'était un film dément ! Quand même, j'ai bien envie de voir "Borat", le film... juste pour rire :-)
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